vendredi 22 juillet 2011

L'amitié

Fin juin 2011, nouveau départ. Premier arrêt, l’Allemagne. L’Allemagne? L’Allemagne! Pourquoi l’Allemagne… il doit bien y avoir une raison. En effet. J’y arrête, en chemin pour l’Inde, pour y retrouver mon bon ami Yanick, qui y vit depuis maintenant six ans avec sa conjointe, Manon, et leurs deux enfants, Ludovick et Zachary. Ils demeurent à Bonn, tout près de Cologne, et les deux travaillent dans une agence des Nations Unies.


Je suis arrivé le 29 juin et nous n’avions qu’une soirée tous ensemble, Manon et les enfants partant le lendemain matin pour des vacances au Québec. On a passé une très belle soirée en famille, ce fut fascinant de voir des enfants qui parlent l’anglais, le français, l’allemand et un peu l’espagnol (ils ont vécu au Panama entre le Québec et l’Allemagne).


Une fois la famille partie, il ne restait que les boys et on a quatre jours! On fait quoi? Tant de capitales européennes à quelques heures de train. Berlin? Amsterdam? Bruxelles? Paris? Non. Les berges de la rivière Moselle à vélo. Bon, d’accord, chacun son trip me direz-vous. N,es vous déplaise, ce fut génial! Quatre jours à pédaler et à jaser (c’est plat les berges de la rivière). Quatre jours de paysages superbes, d’air pur, d’exercice pour le corps et pour l’esprit. Quatre jours à nourrir une grande amitié. Tout cela accompagné de bonnes bouteilles de vin blanc de production locale et de grosse bouffe allemande (bon, on ne peut pas tout avoir… du moins pas en même temps). Des moments savoureux!


Une belle expérience européenne… On part de chez Yanick en vélo en milieu d’après midi, on arrête acheter un sandwich viande/fromage à deux Euros taxes incluses (l’Euro est à environ 1.40 $, vous ferez le calcul) puis on se rend à la gare de train. Le train est pile poil à l’heure, si on avait pris à peine quelques minutes de plus pour se rendre à la gare, on l’aurait raté. Ce n’est pas grave, l’avoir raté, il y en avait un autre 15 minutes plus tard. On installe les vélos dans un wagon bien identifié, et nous voilà partis. On en a pour une heure, puis changement de train à Koblenz, direction Mainz, près de la frontière Luxembourgeoise. À peine trois heures après notre départ, on se retrouve assis sur une terrasse dans une sympathique petite ville allemande à siroter une bière. Facile comme tout. On n’est de toute évidence pas en Amérique du Nord.

Le lendemain matin, on se tape un bon petit dej pain, viandes froides et fromage, on enfourche les vélos et on est parti. Rapidement, on rejoint une piste de vélo et c’est sur une piste à l’écart de la route qu’on roulera pour la plupart des quatre jours. Les paysages sont superbes. La vallée de la Moselle est étroite, et de chaque côté de la rivière, nos yeux se posent sur des vignobles escarpés, à perte de vue. Biutiful!!!

La première journée, on roulera une cinquantaine de kilomètres avec pour seul pépin, une crevaison, ce qui mettra à l’épreuve et la patience, et les talents de réparateur de Yanick. On s’arrêtera finalement pour la nuit dans le charmant petit village de Neumagen. Ce sera la première d’une série de découvertes de petits bars et petites caves à vin, plus typiques les unes que les autres. Le vin blanc de la région s’y vend de 4 et 7 Euros la bouteille (je vous vois faire la conversion; le calcul mental c’est bon pour exercer les neurones…). À ce prix, y’a pas de quoi se priver.

Les prochains jours seront tout aussi agréables. On roulera entre 40 et 80 kilomètres par jour, tantôt à quelques mètres à peine de la rivière, tantôt au cœur même des vignobles, empruntant de temps à autre un traversier pour visiter un village particulièrement joli situé de l’autre côté. Bernkastel-Kues, Peisport, Bullay, Cochem, au rythme des coups de pédale, agrémenté d’un petit verre ou deux en fin de journée. Dans son genre, dur à battre.

Si toute bonne chose doit avoir une fin, l’avantage de le savoir et de n’avoir que quelques jours, c’est que l’authenticité du partage s’en trouve intensifié. On aura donné le meilleur de nous-mêmes, et je me suis senti, une fois de plus au cours de cette belle année, très reconnaissant. Merci cher ami.

En y repensant depuis, j’en suis venu à la conclusion que l’amitié, c’est comme un bon vin. Il s’améliore avec le temps. Cela dit, quand le temps s’y prête, et qu’on est en bonne compagnie, il ne faut pas hésiter à le boire. Il y aura toujours une autre bouteille…



Chus!