dimanche 12 décembre 2010

Que des mots

Les vaches
Ce n’est pas tellement qu’il y en a des milliers. C’est juste qu’elles sont les reines de la place. Elles marchent dans le milieu de la rue, se couchent sur le pont piétonnier, et flânent devant les commerces. Les piétons, motos et autos les contournent, créant des bouchons qui ralentissent la circulation et causant des accidents. Pas question de les faire bouger. C’est curieux au début, puis frustrant, puis enfin, tout simplement une autre facette de la vie en Inde. Faut pas toujours chercher l’efficacité…

Des vaches partout, ça veut dire de la bouse de vache partout. Là aussi, à un moment donné, ça devient seconde nature de regarder par terre et de s’assurer de ne pas poser le pied au mauvais endroit. Je ne ressens même plus de dégout.

Ou presque.
Reste que, quand je vois une vache chier sur la place publique (c’est semi-liquide et ça tombe de haut, donc ça éclabousse), le cœur me lève un peu et je me dis que vraiment, c’est pas très hygiénique.

Et parfois, il faut enlever nos chaussures là où les vaches sont autorisées à circuler…

Arnoo
Arnoo est un Rajput (habitant du Rajasthan) de 24 ans. Je l’ai rencontré dans le bus pour Jaipur, la ville où il habite. Arnoo est de classe moyenne. Il parle plutôt bien l’anglais, est vêtu d’une chemise (relativement) propre et d’un jeans. Il travaille pour une grande banque indienne.

Son père est décédé il y a quatre ans. Chaque année, pour commémorer l’anniversaire du décès de son père, Arnoo et sa mère font un pèlerinage à Haridwar, une des nombreuses villes saintes située sur les rives du Ganges. Ils quittent Jaipur le soir vers 21 heures et arrivent à Haridwar le lendemain matin vers 10 heures. Ils passent la journée dans la ville, à faire des offrandes dans les temples et à servir de la nourriture aux mendiants. En fin d’après-midi, ils reprennent le bus pour faire les 13 heures qui les ramènera à Jaipur vers 6 heures AM. Arnoo m’assure qu’il prendra alors une douche, mangera le petit déjeuner et se rendra au travail.

Les « sleeper-bus »
Je n’avais jamais vu rien de tel. Sur un coté du bus, deux rangées superposées de «cabines» de 6 pieds de long (c’est serré un peu) et 2 pieds de large, des single sleepers. De l’autre coté, une vingtaine de sièges, et par-dessus, une autre série de cabines de 5 pieds de large, des double sleepers. Il y a soit des petits rideaux qu’on peut tirer et/ou des panneaux coulissants en « plexiglass » teints et nous voilà en pleine intimité pour roupiller.

J’ai fait quelques trajets en single sleeper, et j’avoue que j’ai plutôt bien dormi, sauf quand la route est très cahoteuse. C’est pas mal plus confortable qu’un banc qui s’incline plus ou moins. Souvent, de l’autre côté de l’allée centrale, une famille d’indiens partagent un double sleeper, donc pour le tarif de deux personne, les parents et deux enfants peuvent dormir relativement confortablement. Une bonne idée…

Les vieilles villes, les rues étroites et les motos
Les vieilles villes et leurs rues étroites, trop étroites pour que les autos puissent y circuler, c’est merveilleux. Mais la prolifération des motos les transforme en cauchemar. Les motos, les piétons et les vaches ne font pas un heureux mélange. Outre le danger (réel) de se faire frapper, car les jeunes hommes aiment bien rouler en cowboys, il y a les émanations de monoxyde de carbone, et surtout, le bruit. Le bruit des moteurs, mais surtout, surtout, les klaxons. Certains ont des tonalités extrêmement perçantes (mon père appelait les klaxons des criards; c’est assez à propos dans ce cas), d’autres encore se font poser des klaxons d’autos pour attirer davantage l’attention. De plus, il est dans la culture de klaxonner constamment. Me semble qu’il serait de mise de revoir cette cohabitation. Remarquez, c’est une opinion bien personnelle et celle d’un touriste…

Les téléphones portables
Il paraît qu’il y a plus de 600 millions de téléphones portables en Inde. Le coût à l’achat est minime, et le coût d’utilisation l’est également (moins de 2 cents la minute pour appeler à 400 km et moins de 15 cents la minute pour appeler aux États-Unis). Les gens les portent souvent à la main, et ils servent d’appareil photo, de lampe de poche, de livre d’adresse et de source de musique. Surtout, ils parlent au téléphone souvent et longtemps, en particulier dans les transports.

Quand on veut me donner une adresse ou un numéro de téléphone, on ne me demande jamais si j’ai un papier et un crayon. On me demande si j’ai un « mobile ». Quand je dis non, plus souvent qu’autrement, on me répète la question, incrédule…

La Polonaise
À Jaisalmer, j’ai rencontré une polonaise dont le nom m’échappe. C’est une jeune femme charmante et intelligente. Elle s’est amouraché d’un chamelier/homme à tout faire qui travaille pour l’hôtel où nous je logeais. Ils communiquent en anglais, donc chacun utilise sa langue seconde. Ils se sont rencontrés à l’hôtel il y a moins d’un mois. Elle a donc changée ses plans de voyage et elle reste à Jaisalmer pendant qu’elle remet sa vie en question. Elle étudie les possibilités de vivre en Pologne avec lui (I want to bring him to Poland, dit-elle), ou même ailleurs en Inde. Elle fait donc des démarches pour l’immigration, pour lui trouver un travail et elle envisage sérieusement la possibilité de se marier.

Sa famille et ses amis s’inquiètent pour elle. Ils ne peuvent pas comprendre me dit-elle; il n’est pas comme les autres…

Je lui ai souhaité bonne chance avec ses projets.

Les moustaches et les bijoux
Un sondage non-scientifique mené par la firme Touchette et Gosselin place la proportion d’Indiens portant la moustache (avec ou sans barbe, mais très majoritairement sans) à près de 85 %. De toutes les formes, des toutes minces aux plus touffues, c’est le symbole par excellence de la virilité indienne. Faut croire que leurs femmes aiment…

Les bijoutiers font des affaires en or (!) ici. Il y en a partout, les stars en font la promotion à la télé et sur des immenses panneaux-réclame et les femmes en portent tous. Faut croire que leurs maris aiment…

Sundaran
Sundaran est une dizaine d’amis sont partis en pèlerinage à vélo. Je les ai rencontrés alors qu’ils prenaient une pose pour boire une noix de coco sur le bord de l’autoroute. Sur des vieux vélos à une vitesse, ils parcourront les 450 kilomètres qui séparent Madurai de Chennai en cinq jours, s’arrêtant dans différents temples en chemin. Ils n’avaient pas de chaussures, aucun bagage, pas même des bouteilles d’eau. C’est vrai qu’on n’est jamais loin de la civilisation ici. Faut l’faire quand même…

jeudi 2 décembre 2010

Hampi

Classé site du patrimoine mondial par l’Unesco, Hampi est une collection de ruines de la cité de Vijayanagar, capitale de l’empire Telugu qui, à son apogée au début du 16e siècle, regroupait plus de 500 000 personnes. Elle fut partiellement détruite par un clan adverse au milieu du 16e siècle et n’a jamais retrouvé la gloire d’antan. Les constructions qui restent sont impressionnantes. Plus encore , ce qui fait le charme de Hampi c’est la morphologie particulière de l’endroit, un ramassis d’énormes roches perchés ici et là sur de nombreux kilomètres et le fait que c’est un petit village, donc un endroit où il fait bon se prélasser, ce que font de nombreux voyageurs.

Nous sommes restés 5 jours à Hampi, explorant les ruines à pied, en vélo et en mobylette. Magique! Il est difficile de rendre justice à un tel endroit, que ce soit en photo, ou par le biais d’un écrit. Le paysage est enchanteur, et chacun de temples de la cité, qui s’étend sur plusieurs kilomètres sur les deux rives de la rivière Tungabhadra, a sa propre personnalité. On y croise des colonies de singes, des chèvres se nourrissant des rares plantes épineuses qui poussent au sol, des pèlerins indiens et, chose très agréable, très peu de commerçants ambulants. On a tout de même fait la connaissance de Shan, un jeune garçon de 12 ans fort sympathique, parlant un anglais impeccable, un français ma foi plus qu’adéquat ainsi que les rudiments d’espagnol, d’italien et d’hébreu. Marie-Claude ayant le cœur plus tendre que le mien, le jeune homme a su lui soutirer quelques roupies pour l’achat de cartes postales qui feront le bonheur des ceux et celles qui trouvent la communication par blogue un peu impersonnelle…

Pour les lecteurs qui se demandent quelle aventure saugrenue j’ai pu vivre cette fois-ci, vous serez un peu déçu. Le voyage a pris un plus une teinte de vacances que d’aventure ces derniers jours. Un peu d’exploration, un peu de lecture, des rencontres agréables avec d’autres voyageurs en sirotant un jus lime-menthe (je vous le suggère, dosé avec la quantité de sucre de votre choix, servi froid, c’est vraiment excellent), beaucoup de photo, et les jours s’enfilent à un rythme doux et paisible.

J’ai tout de même deux anecdotes à partager avec vous. Tout d’abord Lakshmi. Lakshmi est un éléphant de 21 ans qui habite le temple de Virupaksha au centre du village de Hampi. En échange pour une pièce de monnaie que vous déposez dans sa trompe, Lakshmi posera celle-ci sur votre tête, en signe de bénédiction. Ne regardant pas la dépense, je me lance et dépose une pièce de deux roupies (5 cents) dans la dite trompe et je suis béni tel qu’annoncé. Un type s’approche de moi, et n’ayant pas vu que j’avais déjà complété la transaction, m’informe que l’éléphant peut sentir si on est un étranger ou un indien, et qu’il n’accordera la bénédiction aux premiers que si l’offrande est constituée d’un billet de 10 roupies ou plus. Je luis réponds que j’ai déjà eu droit à ladite bénédiction pour la modique somme de deux roupies. Ineffable, le monsieur me réplique que je n’ai pas eu la bénédiction complète, mais seulement une petite « touchette »… Ah bon… Faut croire que dans mon cas, c’est approprié…

La seconde anecdote est moins amusante. Après avoir gravi les 570 marches menant au Monkey Temple, fidèle à la pratique courante nous laissons nos chaussures à l’entrée avant de procéder à la visite. Vous l’aurez deviné, au retour, mes sandales n’y sont plus! Bon, il y a pire, mais je dois redescendre les 570 marches, retourner au village en moto puis marcher jusqu’au centre pieds nus, pas le grand confort. Plus encore, j’ai renvoyé mes bottes de marche au Québec dans un colis avec mes vêtements chauds. Donc, depuis un mois maintenant, je n’avais qu’une seule paire de chaussures, puis soudainement, aucune. J’ai donc dû acheter des gougounes à Hampi et attendre notre prochain arrêt à Bengalore avant de pouvoir racheter des sandales neuves.

En passant, si l’envie vous prend de vouloir visiter une ville indienne, ne choisissez pas Bengalore. Bruyant, pollué et moche, c’est tout ce que je trouve à dire. Prochaine destination, Fort Cochin et Allepey pour un tour de bateau sur les Backwaters, puis la plage à Varkala. Grosse vie sale quoi.

A+

Retrouvailles à Goa


Goa. LA plage de l’Inde. Les années 70 ont vu les hippies s’y établir pour l’hiver alors que le climat des montagnes de l’Himachal Pradesh devenait trop froid. Un endroit cool, laid-back où il fait bon passer le temps à pas faire grand-chose, et vivre à peu de frais tout en dégustant des fruits de mer et en sirotant une Kingfisher bien froide. Goa la douce a bien changée…

En fait, Goa c’est un état de l’Inde qui regroupe de nombreuses plages ayant des vocations diverses. Grosso modo, il y a les plages du Nord dont Arambol et Ajunta où les jeunes sont nombreux et l’esprit est à la fête. On peut encore y retrouver des soirées Rave qui, malgré les efforts des autorités pour réduire le niveau de bruit et de casse, voient les danseurs s’épancher sur la plage jusqu’à l’aurore. Puis, il y a les plages du centre qui accueillent les touristes européens pendant une semaine ou deux dans des hôtels en béton ou des « Resorts » de qualité variable. Beaucoup de jeunes Britanniques et de familles Russes. Enfin, il y a les plages du Sud, autour de Palolem, plus tranquilles, où le développement est plus modeste et le rythme plus doux.

Le 7 octobre dernier, ma dulcinée venait me rejoindre. Nous avons prévu environ six semaines dans le Sud de l’Inde et un autre six semaines en Indonésie. Afin de lui permettre un atterrissage en douceur, c’est à Goa, plus précisément à Agonda Beach, dans le Sud de l’état, que j’ai choisi de l’accueillir. Le moment était bien choisi pour moi aussi, car après un mois au Rajasthan, un petit brin de repos sur la plage me souriait.

La première semaine fut donc occupée par de longues marches sur la plage, la découverte de la cote en Scooter, le partage de bonnes bouffes et de Kingfishers (le vin n’est pas vraiment une option ici) et, et, … et c’est ça… La plage à Agonda est très belle. Bon, ce n’est pas le sable blanc et les lagons turquoise de la Thaïlande ou des Philippines, mais les cocotiers et les pins bordent une plage de deux kilomètres de sable fin faisant face à l’ouest où les couchers de soleil sont sublimes. La bouffe est bonne, les gens sont sympathiques et les vaches qui vagabondent sur la plage en fin de journée ajoutent un brin d’exotisme au séjour.

Ainsi commence donc le voyage à deux. C’est très agréable de retrouver Marie-Claude et de reprendre une relation de proximité. C’est également agréable de parler sa langue et de ne pas devoir se décrire et se raconter à chaque nouvelle rencontre. Et puis, elle est franchement de bonne compagnie ma blonde. Il y a par contre la nécessaire période d’adaptation. Ça fait quatre mois que je ne consulte personne pour tous les choix qui doivent se faire au quotidien. T’as faim? On mange où? Tu veux de la musique? Comment ça pas AC/DC? On part demain, non, après demain? On prend le train? Le bus? Celui de 10 heures ou 13 heures? Comment ça t’as fini la bouteille d’eau? Disons que j’avais pris un certain rythme et qu’il a fallu un peu de réajustement avant de retrouver un équilibre à deux.

J’avais aussi pris l’habitude d’écrire et de mettre à jour mes photos régulièrement. Les dernières semaines le temps semble filer entre mes mains et je n’ai pas su trouver le temps de vaquer à ces occupations. De plus, je partage déjà mes aventures avec quelqu’un donc je ressens moins le besoin de me confier à vous. Je me suis cependant promis de reprendre le collier et voici donc ma première mouture, juste pour vous dire où j’en suis. Je me promets de vous faire part très bientôt de mes impressions du Sud de l’Inde, en commençant par Hampi, un endroit tout simplement magique. D’ici là je mettrai en ligne quelques photos sur Picasa pour vous mettre l’eau à la bouche.
Je vous rappelle l’adresse :

http://picasaweb.google.com/110733021561570113813

mercredi 3 novembre 2010

Encore le bus

La dernière (dans le sens de plus récente; j’ai comme une vague impression qu’il y en aura d’autres)histoire de bus! J’achète, dans une agence, un billet pour le bus de nuit Jodhpur-Bundi. Le type fait la réservation sur Internet et m’imprime le relevé, tout ce qu’il y a de plus professionnel. Il m’explique que je dois me rendre à la gare de Poata. Le soir venu, je me trouve un auto-rickshaw (petit trois roues appelé aussi tuk-tuk)pour me rendre à la dite gare. Government bus stand me dit le chauffeur. No, private bus stand, VK Jain bus company, je lui réponds. Il en discute avec ses collègues chauffeurs de tuk-tuk, et chacun à son tour vient m’affirmer que Poata c’est pour les autobus publics. Je ne peux que répéter ce que le type de l’agence m’a dit et pointer du doigt l’endroit sur mon papier où c’est inscrit Poata Office. Ils en discutent encore pendant que j’essaie d’analyser mes options. Je ne vois pas d’autre choix que d’insister et de demander à d’autres chauffeurs jusqu’à ce que j’en trouve un qui connaît. Pourtant, ils sont déjà 6 ou 7 à débattre de la question. Bon, au pis aller, je passerai une autre nuit à Jodhpur et retournerai à l’agence le lendemain matin. Ce n’est pas mon scénario préféré, mais je ne vois pas ce que je peux faire d’autre.

Après quelques minutes de discussions, il y a en un qui s’avance et qui me dit OK,OK. OK, OK??? OK OK what? Je ne sais pas trop ce que ça veut dire, mais au moins ça bouge. J’embarque avec lui, ayant réussi à faire baisser le prix des 80 roupies demandé à 50. On roule un bon 10 à 15 minutes et nous voilà rendus aux abords de la ville. Je ressens une pointe d’angoisse; c’est vraiment pas bien éclairé ici et je n’ai franchement pas la moindre idée où on est. Le chauffeur parle peu anglais et a une gueule pas particulièrement sympathique. Je respire par le nez et me rappelle que jusqu’à date, ça finit toujours, malgré les apparences, par marcher. Après 20 minutes, il arrête sur le bord de la route où se trouvent une quinzaine de kiosques alignés. Ce n’est certes pas une gare d’autobus, mais il y des gens avec des bagages. Il me pointe une des kiosques du doigt. C’est bien inscrit VK Jain. Je lui remets 50 roupies, et un 10 de plus. Il m’affiche un large sourire, me serre la main, puis repart dans la nuit.

Je me dirige vers le kiosque et remets mon beau papier officiel au préposé, qui indique que j’ai une réservation. Il le regarde d’un air dubitatif pendant ce qui me semble être une éternité. Ma pointe d’angoisse, tout récemment disparue, refait rapidement surface (elle n’était pas si loin après tout) et j’interpelle le préposé avec un regard mi point d’interrogation mi-supplication. It’s OK dis-je? Il hoche la tête comme seuls les indiens savent le faire, plie mon papier, et le met sous la pile. Bus coming in 15 minutes, you wait me sert-il comme réponse. Do I need a ticket, some paper to show in the bus? No. Bon, ça devrait aller… j’espère… Pas clair me dit la petite voix fatigante et source d’angoisse. Ta gueule je lui réponds. On s’assoit, la petite voix et moi, on prend une gorgée d’eau et on attend en regardant le spectacletoujours surprenant qu’est le quotidien par ici.

Il ya des bus de diverses compagnies qui arrêtent, et à chaque fois je regarde le préposé, mais pas de veine, il faudra angoisser encore un peu… Finalement, j’entends Kota-Kota, Bundi-Bundi! C’est le mien. La destination finale est Kota, on arrêtera à Bundi vers 5h30 du matin. Ma petite voix me dit de prendre garde de ne pas manquer l’arrêt à Bundi. D’accord lui dis-je, je veille au grain.

Je me rends à ma couchette et m’installe. La route est très cahoteuse, difficile de dormir. J’écoute donc un peu de musique et finit par m’endormir vers 1 ou 2 heures. J’essaie de garder une oreille ouverte, mais suis confiant que l’arrêt à Bundi sera assez long pour que je ne le manque pas. Erreur. Lorsque j’entends Bundi-Bundi, je commence à ramasser mes affaires. L’autobus arrête 15 secondes, personne ne débarque et un jeune homme embarque. On est au milieu de nulle part, alors je me dis qu’on n’est pas tout à fait rend. Erreur. Le bus repart. Après deux minutes, je ne vois pas signe d’une ville. Je prends donc la précaution de me rendre à l’avant du bus et demander Bundi here? Le chauffeur me regarde d’un air hébété. Il arrête et je comprends que Bundi, c’était l’arrêt d’il y a deux minutes. Here, here me dit-il. Where can I get a rickshaw? Un passager (indien) du bus semble indiquer au chauffeur de me déposer un peu plus loin à la gare de train. Ça discute ferme. À ce moment, un monsieur conduisant une mobylette apparaît et un autre individu (ils sortent d’où tous ces gens) me convie à embarquer sur la mobylette. Je comprends que pour 20 roupies, le type de déposerait à l’arrêt d’autobus. D’accord. C’est donc avec mon gros sac sur le dos et mon petit sac sur une épaule que j’enfourche la petite moto, et on y va. Pas trop vite monsieur, on centre de gravité est fortement vers l’arrière! No problem, no problem! No problem for you… Je réussis à tenir le coup pour les deux kilomètres qu’il faut pour retourner à l’endroit où sont les autos-rickshaws. Je débarque, suis immédiatement entouré de gens dont la plupart sont des chauffeurs qui veulent que je retienne leurs services. Il y en a un par contre qui me somme de payer le monsieur 50 roupies plutôt que les 20 convenus. Incroyable. Je me demande à chaque fois « D’où tu sors, pis de quoi tu t’mêles!?? ». Enfin, on règle pour 20 roupies, puis je dépose mes choses sur le bord d’un muret et décide de prendre une petite pose avant de poursuivre, histoire de reprendre un semblant de contrôle sur la situation.

Après la pause, je me rends (sans histoire) à un hôtel choisi au hasard dans le guide. Je prends une chambre plutôt ordinaire, mais comme il est 6h30 du matin, que je suis fatigué, pas question de faire le difficile. Je dormirai jusqu’à midi. La fin de cette histoire c’est que je me ferai piquer toute la nuit suivante dans cette piaule et que je devrai changer d’hôtel le lendemain. La fin de la fin de cette histoire c’est qu’un Israélien sympathique rencontré à Rishikesh me recommandera un hôtel tout neuf qui fait des prix imbattables pour des chambres toutes propres. Tout s’arrange toujours dis-je à me petite voix. On verra bien me dit-elle, on verra bien…

lundi 25 octobre 2010

Pushkar/Jaisalmer

Je suis crevé. Depuis une semaine, je suis en pays chaud. Il ne fait qu’entre 30 et 35 degrés, ce qui est loin des près des 50 degrés qu’il fait en saison chaude, mais je traine de la patte. J’ai peu d’énergie. Je n’ai pas faim. Par contre, j’ai constamment soif, tellement que j’organise ma journée autour d’endroits dans la ville qui offrent des bons jus froids et/ou de la crème glacée. Je n’ai pas envie de faire de visites, et moi qui rêvait, il y a à peine deux semaines, de chaleur, me voila qui regarde mon polar avec une pointe de mélancolie.

Mais il n’y a pas que la chaleur. Il y a la sollicitation constante et insistante des vendeurs et commerçants de tout acabit. Yes, yes please, hello, hello friend, hello brother, namaste, where you from… from France? Bonjour!... from Spain? Buenas dias!... from Belgium (allez savoir… j’ai l’air d’un Belge moi?). You need something? You want water, juice, good food, sunset view, cheap room, souvenir, rickshaw, postcard, internet, phone call, shirt, pants, shoeshine, bus ticket, train ticket, cheap flight, jewelry, photo, camel safari…? What you want? You looking for? Good price, cheap price, how much you pay, how much you want, why you don't want, when you come, how long you stay, why you go, where you go… oufffffff… Il y a aussi les guides qui commencent à vous expliquer toutes sortes de trucs dès que vous regardez un attrait touristique et à qui il faut dire non merci. Soit qu’ils insistent, soit qu’ils vous regardent d’un air peiné ou plus souvent insulté, soit qu’ils vous demandent une contribution en invoquant la charité. Enfin, il y a les mendiants. Les enfants, les femmes avec des bébés, les mutilés de tout genre. Roupie, money, sweet, chocolat, pen, chapati, you name it.

Même les gens de l’hôtel, bien que gentils, sont plutôt insistants. Dès que je sors de ma chambre le matin, c’est : You want breakfast? Yes please. You want lunch later? I don’t know right now. You want drink? Not right now. You come back for dinner? Gee Mom, I don’t know… I’ll call you, OK? Même qu’à Pushkar, quand je leur ai dit que je quittais le lendemain, le jeune homme m’a dit No, you should stay a few more days. Bon, je n’en suis pas à mes premières armes, et je comprends qu’ils vivent tous de tourisme, mais je n’ai pas vraiment envie de rendre des comptes à tout un chacun. Et puis, merde, à la fin c’est tellement gazant qu’on n’a presque pas le choix que d’arrêter de répondre à un moment donné, et même d’éviter le contact des yeux ou un regard vers la boutique. Je marche donc, d’un pas décidé, allant je ne sais où, car je n’ai pas pu regarder autour sans me faire harceler, et dans le fond, j’ai simplement envie de flâner paisiblement, ce qui ne semble pas possible.

Je suis bien conscient que tous ces gens tentent de gagner leur vie. Outre leurs méthodes, qui tendent à me repousser plutôt que de m’attirer, il y a simplement trop de gens qui dépendent du tourisme. La vieille ville à l’intérieur des remparts du fort de Jaisalmer est très belle, sauf que tout y est commerce. Pas moyen d’errer tranquillement dans les ruelles car dès qu’on arrête, on est accosté, même chose si on prend des photos, ils viennent voir ce qui attire tant votre attention, prétexte pour commencer une conversation qui se veut une invitation à faire un achat.

Une petite anecdote pour terminer. J’attends le bus de nuit qui part de Pushkar en destination de Jaisalmer. Un jeune homme discute avec moi pendant une bonne vingtaine de minutes. Il parle bien l’anglais, et il se débrouille pas mal en français. On parle de tout et de rien, il a voyagé à plusieurs endroits en Inde et me fait part de ces impressions, qui correspondent pas mal aux miennes. Quelques minutes avant l’arrivée du bus, il me dit que sa famille est propriétaire de la compagnie d’autobus et qu’ils ont un guesthouse à Jaisalmer. Il me remet un dépliant de l’hôtel Desert et me dit qu’une jeep du guesthouse se rend tous les matins à l’arrivée du bus pour y cueillir gratuitement les clients potentiels, ce qui évite les désagréments d’avoir affaire aux nombreux entremetteurs qui attendent inévitablement l’arrivée des bus . Je lui ai dit que j’en prenais bonne note et que verrais rendu sur place.


À quelques kilomètres avant l’arrivée à Jaisalmer, un type embarque dans l’autobus et avise les passagers qu’il y a toute sorte d’arnaqueurs qui promettent soit une chambre à bon marché ou un transport gratuit vers le centre, mais qu’en fait il n’y a rien de gratuit, qu’ils devront débourser un montant exorbitant à l’arrivée et qu’il vaut mieux aller avec lui, son taxi les déposera pour 5 roupies, au centre. Il ajoute que certain arnaqueurs ont des acolytes à Pushkar qui sont de la partie, pour nous piéger. Hmmm…. Quelques secondes après, un autre type vient jusqu’à ma place dans le bus et en m’adressant par mon nom, me dit qu’il est là pour me conduire à l’hôtel Desert, tel que convenu, et que si je connais d’autres passagers que ce serait bien de les inviter avec nous. Ça fait travailler son petit côté parano…

Reste que et Pushkar et la forteresse de Jaisalmer sont des endroits à voir. Faut juste être prêt à travailler fort.

dimanche 24 octobre 2010

C’est la fête!

Il y a les rituels, il y a les cérémonies religieuses et il y a la fête. Parfois, tout ça se chevauche, comme se fut le cas pour la dernière journée de Dussehra. Lors de la Dussehra, qui dure 7 jours, on commémore la victoire de Rama sur Ravanasoit. La dernière journée, le tout culmine en un gros party. Il y a de la musique traditionnelle toute la journée, puis en fin d’après midi, la musique devient plus rapide et plus rythmée et la danse commence. Pour ajouter aux festivités, on lance de la poudre aux couleurs vives sur les participants, et les spectateurs.

Voilà donc que je me promenais innocemment sur le bord du Ganges à Rishikesh, et que j’entends cette musique endiablée. Je me dirige vers la place publique et je croise deux jeunes étrangères, complètement recouvertes de poudre rose et jaune. Perspicace comme je suis, je me dis qu’il doit se passer quelque chose de particulier dans les parages. N’écoutant que mon courage, je me dirige vers la source de la musique d’un pied ferme. Je n’aurai fait qu’une vingtaine de pas avant d’être assailli par un jeune bambin qui, affichant un large sourire, m’étend une poignée de poudre rose au visage. Si j’avais l’intention de rester un peu à l’écart, c’est foutu. En fait, si on veut rester à l’écart, vaut mieux choisir un autre pays à visiter, mais ça c’est une autre histoire.


Je n’ai que le temps de prendre quelques photos et me voilà au centre d’une procession qui transporte trois effigies de déités vers le fleuve. Les chants deviennent fiévreux, les cris fusent de partout et les pétards éclatent de touts côtés. De toute évidence, les normes de sécurité ne sont pas les mêmes que chez nous et j’avoue avoir eu la frousse à quelques moments. Reste que c’est vraiment festif et très très coloré. Le tout se termine alors que les statues sont submergées dans le Ganges, les plus braves accompagnant les statues à quelques mètres dont un avec une veste de flottaison. Je rentre donc à ma chambre, je prends une douche rapide, histoire de retrouver ma couleur de peau normale et je repars pour la suite des festivités.

Cette fois, c’est de l’autre côté du fleuve, où on a érigé une structure de bois et de papier mâché à l’effigie de Ravana d’environ 10 mètres de haut. Des jeunes hommes costumés en forces du bien et du mal entrent en scène en dansant autour de Ravana pendant que quelques hommes plus âgés narrent tour à tour avec grand enthousiasme des extraits du Ramayana, une histoire mythique de la victoire du bien sur le mal. Le tout se terminera alors qu’on mettra le feu au pauvre Ravana, qui explosera bruyamment, une vingtaine de pétards ayant été placés à même la structure, au grand plaisir des petits et des grands.


Ça c’est la fête!!!

mercredi 20 octobre 2010

Rishikesh

Pour les gens d’un certain âge (pas moi, mais j’en ai entendu parler!), Rishikesh est synonyme de la rencontre de la culture occidentale des années 60 avec le mysticisme indien. C’est la genèse du « White album » des Beatles alors qu’ils ont séjourné à l’ashram du Maharishi Mahesh Yogi. C’est une ville sacrée de deuxième ordre, sur les bords du Ganges. Haridwar, sa voisine, à 25 kilomètres est le grand centre de pèlerinage de la région et une des villes hôtesses de la grande fête de Khumba Mela où des millions d’indiens viennent faire leurs ablutions dans la rivière.

Le centre ville de Rishikesh est chaotique et bruyant, mais à deux kilomètres au Nord il y a l’enclave de Laxman Julla qui est très chouette. On y accède en traversant un pont a suspension pour piétons (vaches et motos aussi, mais ça c’est une autre chronique) seulement. Aujourd’hui, les Indiens viennent à Rishikesh pour visiter l’un ou l’autre des nombreux temples, et pour admirer le paysage. Les étrangers eux, viennent pour faire du yoga et pour « chiller ». Il y a une foule d’ashrams et de centres de yoga, c’est donc difficile de choisir et de savoir si l’enseignement est de qualité, mais comme tout le monde en fait, suffit de demander des références. Il y a aussi des petits cafés très relax, sur le bord de la rivière, où les gens (en grande majorité des Israéliens) flânent à toute heure de la journée. On y sert que de la nourriture végétarienne (pas d’œufs, mais des produits laitiers) et pas d’alcool. Facile donc d’y passer plusieurs jours, et de se faire une horaire santé, ce que je fis.


Mon réveil sonne tous les matins à 7 heures, comme pour aller au boulot. Ce n’est pas dans mes habitudes ces derniers temps, et j’avoue que les premiers jours je devais résister à la tentation de cacher ma montre sous une pile de vêtements, histoire de ne pas l’entendre sonner. Donc, réveil à 7 heures, et cours de yoga de 7 heures 30 à 9 heures.

Chandra yogi nous fait faire une routine assez exigeante, et y inclut quelques positions que je n’ose même pas essayer, mais qui m’impressionnent grandement. Retour à l’hôtel, douche, petit déjeuner avec le journal puis… on relax un peu. Selon la journée, un peu de lecture, un peu d’écriture, des rencontres autour d’un thé, une randonnée à des chutes à quelques kilomètres avec Karine et Luc, un sympathique couple de québécois (les premiers!) avec qui j’ai passé quelques jours, et même un bain dans les eaux froides du Ganges.





Le soir, méditation guidée d’une heure avec un autre yogi qui d’une voix chantante, en un anglais approximatif, nous invite à feeeeeeeeeelllllllllllllllllll the enrgyyyyyyyyyyyy betweeennnnn your soft paaaaaaarts and your anuuuussssssssssssssssssss…, parmi tant d’autres choses. Disons que j’ai vu, en 10jours, un progrès plus marqué dans ma pratique du yoga que de la méditatiion…

J’ai donc passé un agréable séjour à Rishikesh et j’ai eu de la difficulté à quitter. Surtout que la prochaine destination est le Rajasthan, très touristique et encore très chaud, bien qu’on ne parle plus des températures entre 40 et 50 degrés de la saison pré-mousson. Je me consolerai en pensant que novembre s’en vient et que je pourrais être au Québec. Je vous en donnerai des nouvelles.

dimanche 10 octobre 2010

The Road

L’automne est arrivé au Ladakh. Les feuilles jaunissent, la température diminue lentement mais surement, et les commerces qui avaient bravé la chute dramatique du tourisme après les inondations du 6 août ferment à leur tour, un a un. Les travailleurs saisonniers retournent à leurs villages pour quelques semaines après quoi la majorité se rendront à Goa où la saison touristique bat son plein durant les mois d’hiver.

Je m’habille tranquillement. Un chandail à manches longues, un polar, et mon anorak. Des caleçons longs, une paire de pantalons épais, des bas chauds, mes bottes de marche, mes gants et ma tuque. Je m’en vais… prendre le minibus. J’ai décidé que la prochaine destination serait Rishikesh, histoire de prendre du temps pour méditer et faire du yoga. Pour quitter Leh, trois choix s’offrent. Un vol sur Delhi, la route vers le Kashmir, ou re-la route vers Manali. Les vols sont chers et je n’ai vraiment pas envie de me taper la capitale. Le Kashmir est une poudrière très instable de ces temps-ci,pas vraiment pour moi. Je retournerai donc à Manali, un autre « Road trip ».

Le minibus part à 1 heure du matin et prévoit arriver à destination vers 18 heures. Sympathique… Je passe donc la soirée avec Chris, un Italien qui travaille sur son doctorat en études tibétaines et qui occupe la chambre voisine. On a passé le dernier mois à se croiser entre nos escapades mutuelles hors de Leh. On regarde des photos de notre visite au monastère de Spituk la veille et on s’échange de la musique aider à passer le temps. À 11 heures Chris me souhaite bonne route. Je fais les derniers préparatifs avant de quitter l’hôtel à minuit trente.

Outre une douzaine de chiens, je suis seul sur la rue principale. Il fait froid, mais, vous l’aurez noté, je suis habillé en conséquence. Je ne suis pas trop inquiet pour la nuit, je pense que ça ira. Le minibus arrive à 1h20, c’est plutôt bien. On fait quelques arrêts et à 2 heures, c’est plein. On est fin prêt à partir. Ce sera une dure nuit. Le chauffeur, soucieux e ne pas s’endormir (c’est quand même une belle attention de sa part), gardera la fenêtre ouverte et nous fera entendre le même CD de musique indienne tout le long des 16 heures que durera le voyage.

Il fait donc vraiment froid. J’essaie de temps à autre de voler un coin de la couverte de mes voisins indiens, je me branche sur mon lecteur MP3 pour varier la musique et je me dis que toute mauvaise chose a une fin. Lorsque le soleil se lève enfin, c’est mieux, et je pense que je pourrai enfin dormir... Jusqu’à ce que la dame d’à côté se mette à vomir. J’ai arrêté de compter après la cinquième fois. Elle réussit à chaque fois à se rendre à la fenêtre de la première rangée. On constate cependant à chaque arrêt que la portière (incluant la poignée) se couvre de plus en plus d’une couche épaisse de nourriture à moitié digérée. Nice…

Je réussis à somnoler à quelques reprises jusqu’à ce qu’on arrive au col de Roatang. Ce sera mon quatrième passage cette année. On mettra trois heures pour faire les 50 kilomètres, ce qui est un record de vitesse. Il y aura un peu de pluie, un peu de neige, de nombreux blocages, mais somme toute, pas si mal. On arrive donc à bon port à 18 heures. Je suis crevé, mais heureux d’être rendu… à Manali… Pour me rendre à Rishikesh, je devrai prendre un bus de nuit pour Chandrigarh (11 heures) puis un autre bus pour Haridwar (6 heures) et finalement 1 heure de taxi. Bon, j’ai du temps, je peux me permettre quelques jours de repos avant cette prochaine étape.

Je suis installé sur le balcon devant ma chambre. J’ai une vue sur la place principale du village de Vaschicht, à trois kilomètres de Manali. Je n’ai pas de plans pour la journée autre que d’écrire, de lire et d’accueillir ce qui se présentera. Ce n’est pas encore facile, mais je m’améliore. Il y a toujours la tendance de planifier quelque chose, et ce plan devient trop souvent «ce qui doit être fait ». Ça prend du temps pour changer le programme…

En quittant Manali, je laisserai derrière moi les montagnes du Nord de l’Inde, après presque trois moi passés sous leur regard bienveillant. Coin de pays majoritairement bouddhiste, l’accueil aura été doux et souriant. Je me lance maintenant dans ce que les voyageurs ici appellent « real India ». C’est le début d’une autre étape. Si vous êtes prêts, je vous emmène avec moi.

À bientôt.

jeudi 7 octobre 2010

Markha Valley


Les gens qui se rendent au Ladakh, y vont en grande majorité pour faire du trekking. On parle en général de randonnées de 3 à 20 jours, presque toujours en camping (contrairement au Népal ou les randonnées avec couchers dans des petites pensions sont davantage possibles) le plus souvent avec guide, cuisinier, et des chevaux pour transporter l’équipement et la nourriture. L’an dernier, j’ai passé près d’un mois au Ladakh, et cette année trois semaines, sans avoir tenté l’aventure. Pourtant l’intérêt y est. Je n’ai simplement pas rencontré les bonnes personnes au bon moment. Voilà donc qu’au moment où je me disais que je quitterais le Ladakh je rencontre une Allemande et une Suissesse qui me proposent de faire le « Markha Valley trek » avec elles. C’est une randonnée bien connue, de difficulté moyenne et les filles ne sont pas des athlètes, donc je me dis que je devrais pouvoir suivre le rythme, d’autant plus que je n’aurai qu’un sac à dos de jour à porter.

On trouve donc une agence qui nous fournira les services nécessaires pour 40 $ par personne par jour, et le 19 septembre au matin, une jeep nous dépose à une heure de Leh au départ du sentier.

Ce sera une semaine magnifique. Des paysages à couper le souffle, des villages mignons comme tout avec des gens hyper, mais hyper sympathiques, ainsi que des stupas (monuments coniques) et des gompas (temples) perchés à des endroits parfois invraisemblables qui parsèment la route, nous accompagnent tout au long du périple. Les journées sont longues, et le temps change souvent. On aura droit à un peu de tout. Journées ensoleillées et chaudes, couvert nuageux, une après-midi pluvieuse, venteuse et froide (entre nous, celle là m’a fait travailler le mental), et même une heure de neige. Trois nuits ont été sous zéro et pour traverser le dernier col, nous avons dû faire quelques heures dans 10 à 15 cm de neige mouillée (on était un peu tard dans la saison). Mes compagnes de randonnée sont sympathiques, nous avons les mêmes attentes et nous marchons à des vitesses très semblables. Y’a donc pas de pression.

Physiquement, bien qu’exigeant, ce n’est pas d’une difficulté extrême. L’effet de l’altitude se fait ressentir, mais les sentiers montent et descendent doucement, et puisqu’on était à Leh, à 3500 mètres, depuis un bout, l’écart n’est pas tellement grand, et ça se prend assez bien. On marche lentement, y’à pas de presse. À l’arrivée on nous attend avec un thé chaud, et notre guide/cuistot (Dawa, un népalais de 28 ans d’une gentillesse hors du commun) nous concocte des petites merveilles chaque soir (pâtes avec sauces variées, légumes sautés, plats indiens, momos tibétains, soupes, et même une pizza cuite sur des roches chaudes!).

Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est de n’avoir aucune décision à prendre pendant la semaine. On se lève, on marche, on prend des photos, on mange et on se couche. Le sentier et par là, y’a qu’à le suivre et ouvrir nos sens. Je me suis senti très zen, en harmonie avec mon environnement (bon pas toujours, je me suis battu un peu avec le froid et les bobos inévitables) et convaincu à nouveau du puissant pouvoir de ressourcement de la nature. Depuis le trek, je me sens plus calme, et plus centré. Voilà bientôt trois mois que je suis parti. Je sens maintenant que le rythme est bon, que le temps fait son effet et que j’accepte plus facilement d’être simplement où je suis.

Je mettrai sous peu quelques photos sur Picassa. Vous comprendrez peut-être un peu mieux mon émerveillement. Pour les amateurs de randonnée, le Ladakh se doit d’être sur votre liste; c’est sublime…

La randonnée en chiffres (pour les amateurs)

7 journées de marche
Les couchers se font entre 3400 et 4700 mètres
Entre 6 et 9 heures de marche par jour (on n’était pas vite!)
La deuxième journée, traversée d’un col à 4900 mètres
L’avant dernier jour, traversée d’un col à 5130 mètres
40 $ par personne par jour tout compris (pour trois personnes)

dimanche 12 septembre 2010

La route de Dha Hanu

Le transport routier dans les montagnes, c’est jamais très facile. Cette année, avec la pluie abondante qu’il y a eu dans le Nord de l’Inde, c’est vraiment pas une sinécure. Après les aléas dans la vallée du Spiti, les trois passages pénibles du col de Roatang et les 30 heures de route entre Manali et Leh, j’ai trouvé moyen de faire encore mieux. Et pourtant…


J’ai décidé de quitter Leh pour me rendre dans la région de Hanu, ou vivent les Brokpa, un peuple aux traits aryens, des descendants, spécule-t-on, des envahisseurs accompagnant Alexandre le Grand, à quelques dizaines de kilomètres seulement de la frontière du Pakistan. Il y a un bus qui part tous les matins à 9 heures et qui doit arriver à Dha à 15 heures. Parfait. Je me rends à la gare routière à 8h30. Je place mon sac sur le toit et entre dans le bus. Première surprise, tous les sièges sont pris. Je réussis tout de même à me faufiler sur un coin de banquette à côté du chauffeur, mais pas vraiment de place pour mes jambes. J’opte donc pour une position semi-lotus, en me disant que j’aurai une meilleure place dans une heure ou deux quand quelques passagers arriveront à destination.

Deuxième surprise, le bus arrête quatre fois dans les deux premiers kilomètres pour prendre de nouveaux passagers. C’est maintenant plein à craquer, y’en a même deux ou trois qui pendent dans le cadre de la porte, restée ouverte. On va avoir du fun… Deux heures plus tard, on a franchi environ 40 kilomètres des 160 nous séparant de Dha, et voilà qu’on arrête pour le petit déjeuner. Bon, j’avais cru qu’un départ à 9heures voulait dire qu’on mangeait avant de partir (ce que j’ai fait), mais non, troisième surprise. Je me dis qu’on n’est pas pressé après tout, on a toute la journée.

L’autobus est tout aussi bondé, mais on a profité de l’arrêt pour me gruger encore quelques pouces. Heureusement que je ne suis pas gros, mais je sens bien que je suis moins souple que j’étais. Le paysage est magnifique, et comme je suis pratiquement collé sur la vitrine avant, j’en profite pour prendre quelques photos, ce qui amuse bien mes co-voyageurs (je suis le seul touriste à bord…). On roule comme ça un bon trois heures, et voilà qu’on arrête de nouveau, cette fois pour le lunch. Le village n’est qu’un carrefour sans âme, et la nourriture est à l’image du village.

On repart à 14 heures 30 et on n’a pas encore franchi la moitié du trajet. Je commence à penser qu’on n’arrivera pas à l’heure prévue. Certains bouts de route sont cependant bien pavés, et on prend de la vitesse; on doit faire du 40 km/heure! Tout semble aller pour le mieux jusqu’à ce que… quatrième surprise, la route est bloquée. Un pont a été emporté par les inondations du début août et un camion citerne est pris dans le pont de roches qu’on a temporairement mis en place pour franchir les 10 mètres séparant les deux rives. Ce n’est pas tout. Un petit pick-up, ne reculant devant rien, a tenté de doubler le camion citerne immobilisé. Erreur! Voilà donc deux véhicules pris dans les roches. Bravo!

Comme lors des autres blocages de route, c’est le même scénario que se répète. Chacun y va de ses conseils et personne (ou presque) ne lève le petit doigt. Après une heure de gossage, voilà qu’apparaît une remorque de l’armée. Yé, on est sauvé! Pas si vite Richard… Ils ont une remorque, mais on dirait que c’est la première fois qu’ils s’en servent. Et puis, c’est pas parce que c’est l’armée qu’on sait qui donne les ordres. On est en Inde après tout. C’est donc le chaos, comme il se doit. Le spectacle est passionnant, mais un peu longuet. Ils finissent par y arriver, et les premiers véhicules passent sans problème. Vous l’aurez deviné, lorsque vient le tour de notre autobus, celui-ci s’embourbe, s’enfonce et s’en est fait, il est pris à son tour. Je vous fais grâce des nombreuses techniques qu’ont utilisé les vaillant soldats pour tenter de résoudre le problème de façon à ce que nous puissions continuer notre route, mais en vain. Finalement, l’autobus est remorqué, mais du même côté d’où on arrivait. Et nous on fait quoi? Plus précisément, moi je fais quoi?



C’est alors que j’aperçois (je ne compte plus les surprises) une dame portant une casquette du Canadien de Montréal. Non, non, je ne vous niaise pas. Elle est canadienne, et travaille pour une ONG locale depuis plusieurs années, passant huit mois par année dans les villages du coin. Elle a tout d’une locale (sauf la casquette) et parle couramment le Ladakhi. Elle m’explique que les gens organiseront des navettes avec les camionnettes sur place. Je lui demande son avis et elle me suggère de prendre un véhicule pour Biama, le village avant Dha puisqu’il commence à faire nuit. Il y a là un guesthouse qui pourra m’héberger. Elle-même ne va pas aussi loin, donc nous prenons deux camionnettes différentes.

Le temps d’organiser le tout, il fait effectivement nuit. Le ciel est magnifique, mais mon niveau de confiance un peu moins. Enfin, j’embarque dans une camionnette et me dit que (maintenant) tout se passera comme prévu… When will I learn

Nous roulons une petite demi-heure, et voilà qu’on m’indique que je suis rendu à bon port. Je demande où on est, et on me répond « Dha ». Ah bon, je croyais que je devais arrêter à Biama!? Et le guesthouse dis-je d’un ton que je souhaiterais pas trop nerveux. Suis cette dame locale me répond-on, du moins c’est ce que je comprends. OK, je ne suis pas dans une position pour négocier grand chose. J’aperçois donc la dame qui commence à grimper dans un sentier rocailleux plus ou moins bien défini. How far ? Not far. Et c’est parti.

Avec mon gros sac mal attaché, mon petit sac pendant au cou, ma lampe de poche à la main (oui, oui, je devrais avoir une frontale) je tente tant bien que mal de suivre la dame qui gambade comme une chèvre de montagne sur le sentier qui monte de plus en plus à pic. Après 10 minutes, je dois me rendre à l’évidence, je ne suis pas capable de suivre la cadence. J’arrête et lui offre une panoplie d’excuses pour justifier mon état. Après un arrêt trop bref, elle s’empare de mon petit sac et me somme de la suivre. Si je ne m’amusais pas avant, là je ne m’amuse plus, mais plus du tout. Le sentier est parsemé de roches et ça devient de la grimpette. Je dois utiliser mes mains, mes genoux, et tenir ma lampe de poche dans ma bouche, ce qui n’aide en rien à respirer adéquatement (je sais, la frontale…).

Finalement, on arrive à une maison. La dame me fait signe d’attendre et elle disparaît à l’intérieur. En d’autres temps, j’aurais été inquiet. À ce moment précis, je suis trop exténué pour réagir. Je tousse, je crache et je contemple distraitement les étoiles jusqu’à ce qu’un jeune homme sorte de la maison et met dit de le suivre. Merde, on n’est pas encore rendu. Le sentier est maintenant plat, mais le jeune homme ne compte pas perdre de temps. Je le suis comme je peux et en cinq longues minutes, on atteint l’endroit tant espéré. Le jeune homme cogne à la porte et finit par réveiller les habitants qui ouvrent et m’offrent le gîte. Il est 22 heures, je n’ai pas mangé depuis le lunch, mais pas question de faire autre chose que d’enlever mes vêtements trempés de sueur et m’affaisser sur le lit. À 22 heures 15, je dors.

Je me réveille à 9 heures 30 le lendemain matin, fatigué, mais soulagé. Le village est coquet, il y a des fleurs partout, les gens sont gentils, et les femmes âgées portant des coiffes pour le moins originales. Je prends une marche dans l’après-midi et je me rends à Biama pour voir le guesthouse où on aurait dû me déposer. Dernière surprise, le village a été ravagé par les inondations du début août et le guesthouse en question n’est plus. L’aventure aura donc bien finit. Deux mois d’aventures, ça commence à être du stock. Au fait, ce n’est pas du repos que je cherchais? Il est peut-être temps de faire le point… À suivre…

samedi 4 septembre 2010

Réflexions d'une nuit d'été

Djoulé!

Ça veut dire à la fois bonjour, au revoir, s’il vous plait et merci en Ladakhi. Affichant un large sourire, presque tout le monde qu’on croise nous le lance d’une voix enjouée. Dans les guides de voyage, et parfois dans les documents remis ici aux touristes, ils l’écrivent « Jule ». C’est toujours amusant de voir des Français nouvellement arrivés qui prennent l’initiative et qui lancent des « Jules » (comme dans Jules Verne) aux gens qu’ils croisent!

Les chiens

Il y en a beaucoup à Leh. Ils dorment le jour, et prennent possession de la ville la nuit, rodant en groupe et jappant presque sans cesse. Je me demande ce qu’ils se disent... Comme se sont des êtres vivants, les bouddhistes ne doivent pas leur faire de mal, ce qui explique que leur comportement est toléré. Cela dit, lorsqu’on les croise le jour, ils s’esquivent la queue entre les jambes. C’est donc qu’ils ont appris à avoir peur des humains. Il me semble y avoir là une contradiction que je ne m’explique pas…

L’inégalité de l’offre et de la demande

Il y a anormalement peu de touristes en ville pour ce temps de l’année, suite à la catastrophe du début août. Même si beaucoup de commerces ont fermé leurs portes pour la saison, il y en a encore beaucoup qui ont choisi de rester ouverts. C’est plutôt triste de voir les commerçants se tourner les pouces à longueur de journée ou de tenter vainement d’attirer les quelques acheteurs potentiels dans leurs boutiques. Ça me fait penser à la mondialisation et à la dépendance qui est crée quand les agriculteurs locaux ne produisent que pour l’exportation.

Les pousseux de charrette

Quand on voyage longtemps on vient à ne plus être conscient des différences avec chez soi. Hier, je me suis dit que je ferais un effort pour observer plus attentivement la vie quotidienne à Leh. À ce moment précis, j’aperçois du coin de l’œil un « Pousseux de charrette ». Bien sur, j’en avais déjà vu, mais sans vraiment les voir. Des pousseux de charrette, avouons-le, y’en a pas beaucoup chez nous. Ils livrent une variété d’objets, souvent lourds, à des racoins de la ville peu ou pas accessibles en véhicules motorisés. Pour quelques roupies, ils transportent des bidons d’eau ou de pétrole, des matériaux de construction ou des boîtes de tous genres. Sur le plat, ça va, mais Leh est une ville avec sa part de dénivelés. Il faut donc les voir forcer comme des bœufs (l’image est assez juste) ou alors courir, le dos arqué, zigzaguant de gauche à droite à travers les piétons ou les automobiles pour tenter de freiner leur cargaison en descendant une côte. Pas évident…

Serviettes et papier de toilette

Dans l’temps, les petits hôtels par chers ne fournissait pas de serviettes ni de papier de toilette. Puis les temps ont changés. Pas en Inde… Pour la serviette, l’ennui c’est qu’elle reste souvent mouillée au moment ou je change d’endroit, donc faut la placer dans un sac de plastique. Saviez-vous que les sacs de plastique sont illégaux dans l’état de l’Himachal Pradesh? Ça complique un peu la chose. Pour le papier de toilette, ben il faut en trainer partout, et ne surtout pas l’oublier. Distrait comme je suis… je vous épargne les détails.

Leh

Me voilà rendu (enfin) au Ladakh. Je dis enfin parce que je comptais m’y rendre dès l’arrivée de Julien, l’ami de mon fils Alexis, prévue pour le 5 août à Manali. Dans les faits, Julien est arrivé à Manali le 7 août plutôt que le 5. Pas une grosse différence, mais le 6 août, au milieu de la nuit, une pluie torrentielle s’abat sur la région de Leh la capitale du Ladakh et s’ensuit des glissements de terrain et des rivières de boue qui engloutissent les maisons et coupent les routes d’accès. Bilan, environ 200 morts et lus de 500 personnes disparues. De plus, les deux seules routes d’accès à la région sont fermées pendant plus d’une semaine.
Je suis donc resté pendant deux semaines sur le versant au sud de l’Himalaya, partageant mon temps entre Manali et Dharamsala, sous la mousson. J’ai finalement opté de prendre le minibus pour Leh le 25 août, ne sachant exactement ce qui m’attendait, car les informations disponibles se contredisaient au point où certaines agences ne faisaient pas le voyage et me décourageaient d’y aller alors que d’autre disaient que la route se faisait tous les jours, sans problème. Disons que 30 heures de minibus en deux jours pour franchir moins de 600 kilomètres ce n’est pas de tout repos, mais il n’y avait pas de quoi s’empêcher d’y aller.

Depuis le 27 au soir, je suis donc dans une de mes villes préférées.
Située dans une vallée verdoyante à 3500 mètres d’altitude, entourée de montagnes arides aux couleurs changeantes variant en fonction de la couverture nuageuse et peuplée de bouddhistes d’une gentillesse remarquable, la ville a tout pour plaire. Tout se fait à pied, il y a de nombreux temples (gompas) et un magnifique vieux « chateau » qui domine la ville, des restos sympas et un coucher du soleil à couper le souffle.

Les dommages apparents de la tragédie du 6 août sont minimes. Une partie de la gare d’autobus est anéantie et quelques immeubles sont ravagés. On me dit que les dommages ont été plus importants dans un village à 10 km d’ici. Des tentes ont été érigées à quelques endroits pour abriter les sinistrés et pour eux, le drame est réel. Cela dit, pour la très grande majorité des gens, la vie a repris son cours, et il est facile de séjourner à Leh sans prendre connaissance de l’incident.

Je passe mes journées à errer, à changer de trajet au gré des rencontres et de l’inspiration du moment, à lire, et à prendre trop de photos, ce qui requiert un temps fou chaque soir pour faire une sélection et des retouches (somme toute mineures, je fais quand même un effort lors de la prise d’images). Il n’y a de l’électricité ici que le soir, l’accès Internet est limité, et la vitesse plutôt lente, ce qui explique (en partie) mon manque d’assiduité à mettre à jour ce récit de voyage.

Parmi les faits saillants, j’ai assisté à l’arrivée du nouveau « Head Lama » (Lama de tête!?) du Ladakh. Le jeune homme de 4 ans, réincarnation du défunt Rinpoche, occupera désormais la résidence officielle dans le nord de la ville. L’ambiance était fébrile. Des centaines de pèlerins, en tenue de circonstance, attendait l’arrivée du gamin. On a eu droit à tambours et trompettes, à un festin somptueux dans la cour de la gompa et à un défilé pour recevoir la bénédiction de cet être unique. J’ai donc maintenant un autre petit cordon rouge au poignet après celui reçu du Karmapa Lama à Dharamsala (je vous laisse le soin de faire votre propre recherche à son sujet). Haut en couleurs, en émotions et en franche camaraderie, l’événement est non seulement ouvert aux voyageurs présents, les gens se bousculent pour vous offrir une place, un plat de riz et de légumes où encore du thé au beurre que j’ai maintenant appris à refuser poliment. Un beau moment quoi.

Je me suis aussi perdu dans les dédales de la vieille ville à de nombreuses reprises, suis monté au château et au Shanti stupa pour le coucher du soleil, et je fais régulièrement la grasse matinée. Faut quand même prendre des vacances de temps à autre lors d’un long voyage !

Je compte quitter Leh dans les prochains jours, destination le Zanskar (au sud-ouest de Leh) en passant par quelques petits villages en chemin. Je vous donnerai des nouvelles lorsque je trouverai une connexion Internet le permettant.

Bonne rentrée et bonne fin d’été, parait qu’il fait chaud au pays… profitez-en!