dimanche 10 octobre 2010

The Road

L’automne est arrivé au Ladakh. Les feuilles jaunissent, la température diminue lentement mais surement, et les commerces qui avaient bravé la chute dramatique du tourisme après les inondations du 6 août ferment à leur tour, un a un. Les travailleurs saisonniers retournent à leurs villages pour quelques semaines après quoi la majorité se rendront à Goa où la saison touristique bat son plein durant les mois d’hiver.

Je m’habille tranquillement. Un chandail à manches longues, un polar, et mon anorak. Des caleçons longs, une paire de pantalons épais, des bas chauds, mes bottes de marche, mes gants et ma tuque. Je m’en vais… prendre le minibus. J’ai décidé que la prochaine destination serait Rishikesh, histoire de prendre du temps pour méditer et faire du yoga. Pour quitter Leh, trois choix s’offrent. Un vol sur Delhi, la route vers le Kashmir, ou re-la route vers Manali. Les vols sont chers et je n’ai vraiment pas envie de me taper la capitale. Le Kashmir est une poudrière très instable de ces temps-ci,pas vraiment pour moi. Je retournerai donc à Manali, un autre « Road trip ».

Le minibus part à 1 heure du matin et prévoit arriver à destination vers 18 heures. Sympathique… Je passe donc la soirée avec Chris, un Italien qui travaille sur son doctorat en études tibétaines et qui occupe la chambre voisine. On a passé le dernier mois à se croiser entre nos escapades mutuelles hors de Leh. On regarde des photos de notre visite au monastère de Spituk la veille et on s’échange de la musique aider à passer le temps. À 11 heures Chris me souhaite bonne route. Je fais les derniers préparatifs avant de quitter l’hôtel à minuit trente.

Outre une douzaine de chiens, je suis seul sur la rue principale. Il fait froid, mais, vous l’aurez noté, je suis habillé en conséquence. Je ne suis pas trop inquiet pour la nuit, je pense que ça ira. Le minibus arrive à 1h20, c’est plutôt bien. On fait quelques arrêts et à 2 heures, c’est plein. On est fin prêt à partir. Ce sera une dure nuit. Le chauffeur, soucieux e ne pas s’endormir (c’est quand même une belle attention de sa part), gardera la fenêtre ouverte et nous fera entendre le même CD de musique indienne tout le long des 16 heures que durera le voyage.

Il fait donc vraiment froid. J’essaie de temps à autre de voler un coin de la couverte de mes voisins indiens, je me branche sur mon lecteur MP3 pour varier la musique et je me dis que toute mauvaise chose a une fin. Lorsque le soleil se lève enfin, c’est mieux, et je pense que je pourrai enfin dormir... Jusqu’à ce que la dame d’à côté se mette à vomir. J’ai arrêté de compter après la cinquième fois. Elle réussit à chaque fois à se rendre à la fenêtre de la première rangée. On constate cependant à chaque arrêt que la portière (incluant la poignée) se couvre de plus en plus d’une couche épaisse de nourriture à moitié digérée. Nice…

Je réussis à somnoler à quelques reprises jusqu’à ce qu’on arrive au col de Roatang. Ce sera mon quatrième passage cette année. On mettra trois heures pour faire les 50 kilomètres, ce qui est un record de vitesse. Il y aura un peu de pluie, un peu de neige, de nombreux blocages, mais somme toute, pas si mal. On arrive donc à bon port à 18 heures. Je suis crevé, mais heureux d’être rendu… à Manali… Pour me rendre à Rishikesh, je devrai prendre un bus de nuit pour Chandrigarh (11 heures) puis un autre bus pour Haridwar (6 heures) et finalement 1 heure de taxi. Bon, j’ai du temps, je peux me permettre quelques jours de repos avant cette prochaine étape.

Je suis installé sur le balcon devant ma chambre. J’ai une vue sur la place principale du village de Vaschicht, à trois kilomètres de Manali. Je n’ai pas de plans pour la journée autre que d’écrire, de lire et d’accueillir ce qui se présentera. Ce n’est pas encore facile, mais je m’améliore. Il y a toujours la tendance de planifier quelque chose, et ce plan devient trop souvent «ce qui doit être fait ». Ça prend du temps pour changer le programme…

En quittant Manali, je laisserai derrière moi les montagnes du Nord de l’Inde, après presque trois moi passés sous leur regard bienveillant. Coin de pays majoritairement bouddhiste, l’accueil aura été doux et souriant. Je me lance maintenant dans ce que les voyageurs ici appellent « real India ». C’est le début d’une autre étape. Si vous êtes prêts, je vous emmène avec moi.

À bientôt.

1 commentaire:

  1. Tes récits me donnent vraiment le goût d'aller vivre cette aventure avec toi. Je crois cependant que je ne trouverai pas le courage de m'organiser pour y être. Merci de nous faire vivre ton périple en mots, en photos et en émotions.

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