jeudi 7 octobre 2010

Markha Valley


Les gens qui se rendent au Ladakh, y vont en grande majorité pour faire du trekking. On parle en général de randonnées de 3 à 20 jours, presque toujours en camping (contrairement au Népal ou les randonnées avec couchers dans des petites pensions sont davantage possibles) le plus souvent avec guide, cuisinier, et des chevaux pour transporter l’équipement et la nourriture. L’an dernier, j’ai passé près d’un mois au Ladakh, et cette année trois semaines, sans avoir tenté l’aventure. Pourtant l’intérêt y est. Je n’ai simplement pas rencontré les bonnes personnes au bon moment. Voilà donc qu’au moment où je me disais que je quitterais le Ladakh je rencontre une Allemande et une Suissesse qui me proposent de faire le « Markha Valley trek » avec elles. C’est une randonnée bien connue, de difficulté moyenne et les filles ne sont pas des athlètes, donc je me dis que je devrais pouvoir suivre le rythme, d’autant plus que je n’aurai qu’un sac à dos de jour à porter.

On trouve donc une agence qui nous fournira les services nécessaires pour 40 $ par personne par jour, et le 19 septembre au matin, une jeep nous dépose à une heure de Leh au départ du sentier.

Ce sera une semaine magnifique. Des paysages à couper le souffle, des villages mignons comme tout avec des gens hyper, mais hyper sympathiques, ainsi que des stupas (monuments coniques) et des gompas (temples) perchés à des endroits parfois invraisemblables qui parsèment la route, nous accompagnent tout au long du périple. Les journées sont longues, et le temps change souvent. On aura droit à un peu de tout. Journées ensoleillées et chaudes, couvert nuageux, une après-midi pluvieuse, venteuse et froide (entre nous, celle là m’a fait travailler le mental), et même une heure de neige. Trois nuits ont été sous zéro et pour traverser le dernier col, nous avons dû faire quelques heures dans 10 à 15 cm de neige mouillée (on était un peu tard dans la saison). Mes compagnes de randonnée sont sympathiques, nous avons les mêmes attentes et nous marchons à des vitesses très semblables. Y’a donc pas de pression.

Physiquement, bien qu’exigeant, ce n’est pas d’une difficulté extrême. L’effet de l’altitude se fait ressentir, mais les sentiers montent et descendent doucement, et puisqu’on était à Leh, à 3500 mètres, depuis un bout, l’écart n’est pas tellement grand, et ça se prend assez bien. On marche lentement, y’à pas de presse. À l’arrivée on nous attend avec un thé chaud, et notre guide/cuistot (Dawa, un népalais de 28 ans d’une gentillesse hors du commun) nous concocte des petites merveilles chaque soir (pâtes avec sauces variées, légumes sautés, plats indiens, momos tibétains, soupes, et même une pizza cuite sur des roches chaudes!).

Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est de n’avoir aucune décision à prendre pendant la semaine. On se lève, on marche, on prend des photos, on mange et on se couche. Le sentier et par là, y’a qu’à le suivre et ouvrir nos sens. Je me suis senti très zen, en harmonie avec mon environnement (bon pas toujours, je me suis battu un peu avec le froid et les bobos inévitables) et convaincu à nouveau du puissant pouvoir de ressourcement de la nature. Depuis le trek, je me sens plus calme, et plus centré. Voilà bientôt trois mois que je suis parti. Je sens maintenant que le rythme est bon, que le temps fait son effet et que j’accepte plus facilement d’être simplement où je suis.

Je mettrai sous peu quelques photos sur Picassa. Vous comprendrez peut-être un peu mieux mon émerveillement. Pour les amateurs de randonnée, le Ladakh se doit d’être sur votre liste; c’est sublime…

La randonnée en chiffres (pour les amateurs)

7 journées de marche
Les couchers se font entre 3400 et 4700 mètres
Entre 6 et 9 heures de marche par jour (on n’était pas vite!)
La deuxième journée, traversée d’un col à 4900 mètres
L’avant dernier jour, traversée d’un col à 5130 mètres
40 $ par personne par jour tout compris (pour trois personnes)

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