vendredi 11 février 2011

Bali, ou le paradis… perdu?

Vous aurez compris par le titre que j’ai été un peu déçu de Bali. Et pourtant… La nature y est généreuse : une belle mer chaude (bien que les plages ne soient pas les plus belles), des beaux endroits pour faire de l’apnée, des magnifiques volcans (toujours cachés par les nuages lors de mon passage), des superbes rizières, une architecture unique et des gens doux et sympathiques. Alors c’est quoi le problème Richard, top blasé?

Peut-être. Faut dire que ma dernière visite à Bali était en 1986 et que bien des choses ont changé. Beaucoup, beaucoup d’automobiles et encore plus de motos. La circulation est dense, et il est difficile d’y échapper peu importe où on se trouve sur l’île. Nous avons loué une auto pendant deux semaines. C’est très pratique, surtout en groupe, mais disons que ce n’est pas reposant. Puis, on n’a pas eu du très beau temps. Il a plu plus qu’à l’habitude, il faisait chaud et surtout très humide et le soleil s’est fait très rare. Mais surtout, l’industrie touristique est très très développée; c’est le moteur de l’économie de l’île et donc difficile de trouver des coins perdus ou un contact avec des gens qui ne vivent pas d’une façon ou d’une autre du tourisme. Ce n’est pas un endroit d’aventure, mais de vacances confortables… me faisait un peu penser à la Riviera Maya au Mexique où y’a plus d’hôtels que de maisons. Bon, j’exagère un peu, mais disons que je trouvais le tout trop « domestiqué » à mon goût.

Ce fut tout de même un endroit agréable pour des retrouvailles familiales. Ma fille Julia et Josée, sa mère, sont arrivées de Montréal, Michel, le conjoint de Josée nous a rejoint depuis le Népal, et mon fils Alexis quittait la Vietnam pour nous retrouver. Nous avions tous besoin de vacances (vous pensez que c’est de tout repos les voyage, je voudrais bien vous y voir…), alors ce fut une pause fort appréciée. J’étais très content de retrouver mes enfants, et nous avons eu énormément de plaisir ensemble. J’ai eu de profondes discussions existentielles avec Alexis qui fait un grand voyage de découvertes (de l’ailleurs et de lui-même). Un jeune homme réfléchi et posé, qui à 19 ans en a beaucoup plus sous la ceinture que j’en avais à cet âge. J’ai eu un plaisir fou à retrouver ma fille qui a un savant mélange de détermination et de joie de vivre qui m’enchante. On a bien rigolé ensemble… Bon, je ne suis assurément pas objectif, mais si je peux me permettre (c’est mon blogue après tout) je suis on ne peut plus fier d’eux et ça m’a fait un bien énorme de partager ce moment unique avec eux.

Je ne veux tout de même pas que vous pensiez que Bali n’a pas ces charmes. On a vu des cérémonies colorées tout à fait authentiques (pas un autre touriste sur place) où la musique du gamelan ponctue le rythme de danses enchanteresses. On a fait de l’apnée au milieu d’énormes bancs de poissons et de coraux multicolores. On s’est gavé de fruits de mer, de saté, et de bons légumes. Et puis, fêter Noël en famille, assister à un orage électrique ponctué de feux d’artifices un 31 décembre à minuit et célébrer le 18e anniversaire de sa fille en chantant Bonne fête à tue-tête sur le coin d’une rue en compagnie de bons amis, c’est quand même pas mal.

Disons qu’après l’Inde, le quotidien de Bali semblait un peu fade. Bali vit de tourisme et je ne suis pas parti pendant un an pour faire du tourisme… ça manque de piquant. En fait pourquoi suis-je parti? Pour me recentrer, pour vivre à un rythme plus lent, pour faire taire le bruit, pour la quête, pour réfléchir et contempler, pour savoir qui je suis sans tous les conforts et les obligations de « notre » vie et surtout pour ne pas rester dans un confort douillet qui a tendance à m’éloigner de l’essentiel. Mon voyage se voulait plus un pèlerinage qu’une tournée de pays et de sites exotiques.

Après six mois sur la route, après le repos et le bain de famille de Bali, après le départ de ma douce, je reprends donc mon bâton de pèlerin et je me déplacerai durant les prochaines semaines à pied. Je souhaite prendre le temps, un pas à la fois, de sentir le poids de mon bagage physique et psychique. J’ai envie que mon corps vive au rythme de la nature népalaise, qu’il sente le soleil, le vent et le froid, qu’il soit guidé et inspiré par la montagne.

Je quitte Katmandou demain, et j’ai très hâte à cette prochaine étape. Je vous en donne des nouvelles au retour.


C'est dans l'effort que l'on trouve la satisfaction et non dans la réussite. Un plein effort est une pleine victoire.
Gandhi

mercredi 9 février 2011

Il ya longtemps...

...que je n'avais pas donné signe de vie. Bonne nouvelle, après une pause de deux mois mon blogue reprend vie!! La dernière fois que j’ai écrit, je vous promettais un bilan de mes cinq mois en Inde, et vous l’aurez… mais pas tout de suite.



Aujourd’hui je fais simplement reprendre contact et faire un petit résumé de ce qui c’est passé depuis le début décembre. Je vous entends déjà me dire « T’es où? ». Curieux que vous êtes. Je vous laisse trois chances. Bali? Non, Bali c’est déjà du passé. La Thailande? Non, mais j’ai passé trois jours à Bangkok en chemin pour ici… Pas encore le Népal?
Petits futés, en plein dans le mille! Je suis assis dans un petit bar dans le quartier de Thamel de Katmandou à écouter de la musique lounge et à taper frénétiquement sur mon clavier tant j’ai de choses à vous dire.

Bon, les grandes lignes tout d’abord. Après l’arrivée de Marie-Claude à Goa le 7 novembre dernier, nous avons passé 5 semaines dans le sud de l’Inde avant de séjourner un mois à Bali où on a été rejoints par ma « famille étendue », soit mes deux enfants (Alexis et Julia) leur mère (Josée) et son conjoint (Michel). On est moderne ou on l’est pas! On a fêté Noël en grande famille après quoi des plus petits groupes se sont constitués selon le moment. On s’est tous retrouvés le 12 janvier pour fêter le 18e anniversaire de Julia, en compagnie d’amis de Marie-Claude (Ronald, Carl et Jean-Marc) qui séjournaient également à Bali à ce moment. Compliqué à suivre? Je vous en parle pour vous faire comprendre que le voyage solo a pris une autre tournure pendant cette période. Moins de temps à moi, et plutôt des vacances qu’un voyage (à vous d’y mettre votre propre définition) et vous expliquer ce long silence. Disons-que par bout c’était un peu comme être au chalet l’été quand les gens viennent faire un tour. Pas le meilleur moment pour l’introspection, ni de grandes aventures à conter. Bali aussi je vous en dirai quelques mots dans une autre chronique.

Le groupe s’est dissout mi-janvier. Josée, Michel et Julia sont rentrés au pays, Alex a poursuivi sa route en Indonésie et Marie-Claude et moi avons pris l’avion pour Katmandou avec un arrêt de quelques jours à Bangkok, à la fois pour retrouver un climat moins chaud et humide et pour terminer son voyage avec une autre découverte. Et le Népal, une fois de plus a exercé son charme. La vieille ville, les temples, un véritable musée vivant, et l’attrait de montagnes, visibles qu’à l’occasion, si près mais si loin, la gentillesse des gens, c’est encore magique.

Nous avons passé quelques jours à Katmandou et quelques jours à Pokhara, où le fait saillant fut un vol d’une demi-heure en parapente. Ce sont des vols en tandem alors rien à faire autre que de tripper et admirer le paysage. On part en haut d’une colline à quelques kilomètres de la ville et presque immédiatement on s’élève, propulsé par l’air chaud (les thermales) qui monte le long de la paroi. On se retrouve donc après quelques minutes à une centaine de mètres au-dessus de notre point de départ. À notre gauche les sommets de l’Annapurna Himal, à notre droit le lac Fewa; assez cool merci!


Nous avons terminé notre voyage de couple à Mumbai, d’où Marie-Claude prenait son vol de retour. Agréable surprise, la ville est plutôt propre, moderne et le trafic est assez ordonné. On a donc pu se balader en relative quiétude, ce qui est rare pour une ville indienne. Les vieux quartiers coloniaux de Fort et Colaba sont très beaux, le bord de l’eau est très bien aménagé et c’est somme toute une ville agréable à visiter. La boucle fut ainsi bouclée et me voilà donc à nouveau en voyage solo. Je me suis empressé de reprendre l’avion pour Katmandou, l’appel des montagnes et de la nature se faisant de plus en plus pressant.



Je passe donc mes journées à faire des achats en prévision d’une randonnée d’une dizaine de jours. Je compte partir pour la région du Langtang d’ici le 12 février. Je dois tout acheter ayant renvoyé tout ce que j’avais comme équipement plein air à la maison en octobre. Bottes de marche, sac de couchage, vêtements sous-vêtements et sur-vêtements chauds, ainsi qu’une foule de petits gugus dont je vous épargne les détails. J’ai bien hâte de partir. J’ai besoin de retrouver un espace de réflexion et de contemplation. Je ne sais pas si c’est illusoire de croire que je saurai être contemplatif à marcher 5 heures par jour avec une douzaine de kilos sur le dos, mais je tente ma chance. Je ne suis pas pressé alors je pourrai faire plus d’arrêts et prendre des journées de repos.

J’essaierai de mettre en ligne un autre texte d’ici le départ, si ce n’est que pour vous dire à quel point vous me manquez tous…

À bientôt donc.